"La révolte a des conditions, elle n'a pas de cause." ...
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"La révolte a des conditions, elle n'a pas de cause." ...
"...
Ce qu'il y a, c'est, devant nous, une bifurcation, à la fois historique et métaphysique: soit nous passons d'un paradigme de gouvernement à un paradigme de l'habiter au prix d'une révolte cruelle mais bouleversante, soit nous laissons s'instaurer, à l'échelle planétaire, ce désastre climatisé où coexistent, sous la férule d'une gestion "décomplexée", une élite impériale de citoyens et des masses plébéiennes tenues en marge de tout. Il y a donc, bel et bien, une guerre, une guerre entre les bénéficiaires de la catastrophe et ceux qui se font de la vie une idée moins squelettique. Il ne s'est jamais vu qu'une classe dominante se suicide de bon cœur.
La révolte a des conditions, elle n'a pas de cause. Combien faut-il de ministères de l'Identité nationale, de licenciements à la mode Continental, de rafles de sans-papiers ou d'opposants politiques, de gamins bousillés par la police dans les banlieues, ou de ministres menaçant de priver de diplôme ceux qui osent encore occuper leur fac, pour décider qu'un tel régime, même installé par un plébiscite aux apparences démocratiques, n'a aucun titre à exister et mérite seulement d'être mis à bas ? C'est une affaire de sensibilité.
La servitude est l'intolérable qui peut être infiniment tolérée. Parce que c'est une affaire de sensibilité et que cette sensibilité-là est immédiatement politique (non en ce qu'elle se demande "pour qui vais-je voter ?", mais "mon existence est-elle compatible avec cela ?"), c'est pour le pouvoir une question d'anesthésie à quoi il répond par l'administration de doses sans cesse plus massives de divertissement, de peur et de bêtise. Et là où l'anesthésie n'opère plus, cet ordre qui a réuni contre lui toutes les raisons de se révolter tente de nous en dissuader par une petite terreur ajustée.
Nous ne sommes, mes camarades et moi, qu'une variable de cet ajustement-là. On nous suspecte comme tant d'autres, comme tant de "jeunes", comme tant de "bandes", de nous désolidariser d'un monde qui s'effondre. Sur ce seul point, on ne ment pas. Heureusement, le ramassis d'escrocs, d'imposteurs, d'industriels, de financiers et de filles, toute cette cour de Mazarin sous neuroleptiques, de Louis Napoléon en version Disney, de Fouché du dimanche qui pour l'heure tient le pays, manque du plus élémentaire sens dialectique. Chaque pas qu'ils font vers le contrôle de tout les rapproche de leur perte. Chaque nouvelle "victoire" dont ils se flattent répand un peu plus vastement le désir de les voir à leur tour vaincus. Chaque manœuvre par quoi ils se figurent conforter leur pouvoir achève de le rendre haïssable. En d'autres termes : la situation est excellente. Ce n'est pas le moment de perdre courage."
Extrait de l'interview épistolaire de "Le Monde" avec Julien Copat. http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/05/25/julien-coupat-la-prolongation-de-ma-detention-est-une-petite-vengeance_1197456_3224.html
C'est long mais très bien écrit et fort instructif. De plus, non seulement vous êtes grassement payés à ne rien faire mais en plus, il serait temps de vous réveiller...
Misère...
Ce qu'il y a, c'est, devant nous, une bifurcation, à la fois historique et métaphysique: soit nous passons d'un paradigme de gouvernement à un paradigme de l'habiter au prix d'une révolte cruelle mais bouleversante, soit nous laissons s'instaurer, à l'échelle planétaire, ce désastre climatisé où coexistent, sous la férule d'une gestion "décomplexée", une élite impériale de citoyens et des masses plébéiennes tenues en marge de tout. Il y a donc, bel et bien, une guerre, une guerre entre les bénéficiaires de la catastrophe et ceux qui se font de la vie une idée moins squelettique. Il ne s'est jamais vu qu'une classe dominante se suicide de bon cœur.
La révolte a des conditions, elle n'a pas de cause. Combien faut-il de ministères de l'Identité nationale, de licenciements à la mode Continental, de rafles de sans-papiers ou d'opposants politiques, de gamins bousillés par la police dans les banlieues, ou de ministres menaçant de priver de diplôme ceux qui osent encore occuper leur fac, pour décider qu'un tel régime, même installé par un plébiscite aux apparences démocratiques, n'a aucun titre à exister et mérite seulement d'être mis à bas ? C'est une affaire de sensibilité.
La servitude est l'intolérable qui peut être infiniment tolérée. Parce que c'est une affaire de sensibilité et que cette sensibilité-là est immédiatement politique (non en ce qu'elle se demande "pour qui vais-je voter ?", mais "mon existence est-elle compatible avec cela ?"), c'est pour le pouvoir une question d'anesthésie à quoi il répond par l'administration de doses sans cesse plus massives de divertissement, de peur et de bêtise. Et là où l'anesthésie n'opère plus, cet ordre qui a réuni contre lui toutes les raisons de se révolter tente de nous en dissuader par une petite terreur ajustée.
Nous ne sommes, mes camarades et moi, qu'une variable de cet ajustement-là. On nous suspecte comme tant d'autres, comme tant de "jeunes", comme tant de "bandes", de nous désolidariser d'un monde qui s'effondre. Sur ce seul point, on ne ment pas. Heureusement, le ramassis d'escrocs, d'imposteurs, d'industriels, de financiers et de filles, toute cette cour de Mazarin sous neuroleptiques, de Louis Napoléon en version Disney, de Fouché du dimanche qui pour l'heure tient le pays, manque du plus élémentaire sens dialectique. Chaque pas qu'ils font vers le contrôle de tout les rapproche de leur perte. Chaque nouvelle "victoire" dont ils se flattent répand un peu plus vastement le désir de les voir à leur tour vaincus. Chaque manœuvre par quoi ils se figurent conforter leur pouvoir achève de le rendre haïssable. En d'autres termes : la situation est excellente. Ce n'est pas le moment de perdre courage."
Extrait de l'interview épistolaire de "Le Monde" avec Julien Copat. http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/05/25/julien-coupat-la-prolongation-de-ma-detention-est-une-petite-vengeance_1197456_3224.html
C'est long mais très bien écrit et fort instructif. De plus, non seulement vous êtes grassement payés à ne rien faire mais en plus, il serait temps de vous réveiller...
Misère...
DeProfundisMorpionibus- Grand Echevin
- Messages : 2581
Date d'inscription : 14/07/2008
Localisation : Luxemfoired... (C'est juste à côté de Luxembored).
Re: "La révolte a des conditions, elle n'a pas de cause." ...
C'est hélàs assez vrai
Mais penser qu'on a le pouvoir de changer ça est une superbe utopie,.....
Tu vas m'en vouloir de dire ça,...
Mais je ne me vois pas monter sur les barricades,...
Même avec mon corset pare-balles,....
Mais penser qu'on a le pouvoir de changer ça est une superbe utopie,.....
Tu vas m'en vouloir de dire ça,...
Mais je ne me vois pas monter sur les barricades,...
Même avec mon corset pare-balles,....
Mind Matter- Grand Echevin
- Messages : 2047
Date d'inscription : 21/07/2008
Localisation : Groland
Re: "La révolte a des conditions, elle n'a pas de cause." ...
Mind Matter a écrit:Mais penser qu'on a le pouvoir de changer ça est une superbe utopie,.....
T'as surement raison .....
..... Puisque c'est ce qui se dit à la télé .....
Re: "La révolte a des conditions, elle n'a pas de cause." ...
Pas de problème Pet...
Tu seras notre Madelon...
Misère...
Pour le repos, le plaisir du militaire
Il est là-bas à deux pas de la forêt
Une maison aux murs tout couverts de lierre
"Aux tourlouroux", c'est le nom du cabaret
La servante est jeune et gentille
Légère comme un papillon
Comme son vin, son œil pétille
Nous l'appelons la Madelon
Nous en rêvons la nuit, nous y pensons le jour,
Ce n'est que Madelon, mais pour nous c'est l'amour.
Refrain:
Quand Madelon vient nous servir à boire
Sous la tonnelle, on frôle son jupon
Et chacun lui raconte une histoire
Une histoire à sa façon
La Madelon pour nous n'est pas sévère
Quand on lui prend la taille ou le menton
Elle rit, c'est tout le mal qu'elle sait faire
Madelon, Madelon, Madelon !
Nous avons tous au pays une payse
Qui nous attend et que l'on épousera
Mais elle est loin, bien trop loin pour qu'on lui dise
Ce qu'on fera quand la Classe rentrera.
En comptant les jours, on soupire
Et quand le temps nous semble long
Tout ce qu'on ne peut pas lui dire
On va le dire à Madelon.
On l'embrass' dans les coins, elle dit : "Veux-tu finir ..."
On s'figure que c'est l'autr', ça nous fait bien plaisir
Refrain
Un caporal, en képi de fantaisie
S'en fut trouver Madelon un beau matin
Et, fou d'amour, lui dit qu'elle était jolie
Et qu'il venait pour lui demander sa main
La Madelon, pas bête en somme
Lui répondit en souriant :
"Et pourquoi prendrais-je un seul homme
Quand j'aime tout un régiment?
Tes amis vont venir, tu n'auras pas ma main
J'en ai bien trop besoin pour leur verser du vin !
Refrain
Tu seras notre Madelon...
Misère...
Pour le repos, le plaisir du militaire
Il est là-bas à deux pas de la forêt
Une maison aux murs tout couverts de lierre
"Aux tourlouroux", c'est le nom du cabaret
La servante est jeune et gentille
Légère comme un papillon
Comme son vin, son œil pétille
Nous l'appelons la Madelon
Nous en rêvons la nuit, nous y pensons le jour,
Ce n'est que Madelon, mais pour nous c'est l'amour.
Refrain:
Quand Madelon vient nous servir à boire
Sous la tonnelle, on frôle son jupon
Et chacun lui raconte une histoire
Une histoire à sa façon
La Madelon pour nous n'est pas sévère
Quand on lui prend la taille ou le menton
Elle rit, c'est tout le mal qu'elle sait faire
Madelon, Madelon, Madelon !
Nous avons tous au pays une payse
Qui nous attend et que l'on épousera
Mais elle est loin, bien trop loin pour qu'on lui dise
Ce qu'on fera quand la Classe rentrera.
En comptant les jours, on soupire
Et quand le temps nous semble long
Tout ce qu'on ne peut pas lui dire
On va le dire à Madelon.
On l'embrass' dans les coins, elle dit : "Veux-tu finir ..."
On s'figure que c'est l'autr', ça nous fait bien plaisir
Refrain
Un caporal, en képi de fantaisie
S'en fut trouver Madelon un beau matin
Et, fou d'amour, lui dit qu'elle était jolie
Et qu'il venait pour lui demander sa main
La Madelon, pas bête en somme
Lui répondit en souriant :
"Et pourquoi prendrais-je un seul homme
Quand j'aime tout un régiment?
Tes amis vont venir, tu n'auras pas ma main
J'en ai bien trop besoin pour leur verser du vin !
Refrain
DeProfundisMorpionibus- Grand Echevin
- Messages : 2581
Date d'inscription : 14/07/2008
Localisation : Luxemfoired... (C'est juste à côté de Luxembored).
Re: "La révolte a des conditions, elle n'a pas de cause." ...
Ca un ptit côté utopique aussi,...
Si je puis me permettre,.....
Si je puis me permettre,.....
Mind Matter- Grand Echevin
- Messages : 2047
Date d'inscription : 21/07/2008
Localisation : Groland
Re: "La révolte a des conditions, elle n'a pas de cause." ...
Mind Matter a écrit:Ca un ptit côté utopique aussi,...
Si je puis me permettre,.....
Pas les barricades...
Pas Madelon...
Recharger les fusils ?
Monter une revue légère pour remonter le moral des troupes ?
Reporter de guerre ?
Infirmière (y m'faut faire) ?
Misère...
DeProfundisMorpionibus- Grand Echevin
- Messages : 2581
Date d'inscription : 14/07/2008
Localisation : Luxemfoired... (C'est juste à côté de Luxembored).
Re: "La révolte a des conditions, elle n'a pas de cause." ...
DeProfundisMorpionibus a écrit:Pas de problème Pet...
Tu seras notre Madelon...
Quoi des Mamelons , ou ca...
Re: "La révolte a des conditions, elle n'a pas de cause." ...
DeProfundisMorpionibus a écrit:Mind Matter a écrit:Ca un ptit côté utopique aussi,...
Si je puis me permettre,.....
Pas les barricades...
Pas Madelon...
Recharger les fusils ?
Monter une revue légère pour remonter le moral des troupes ?
Reporter de guerre ?
Infirmière (y m'faut faire) ?
Misère...
Vous faire à manger, ça je peux faire. J'ai une de ces recettes d'épluchures de pommes de terre confites vous m'en direz des nouvelles,...
Mind Matter- Grand Echevin
- Messages : 2047
Date d'inscription : 21/07/2008
Localisation : Groland
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