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Pour vivre heureux, vivons cachés...

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Message  DeProfundisMorpionibus Jeu 28 Mai - 11:33

Liaisons urbaines

Avec la diffusion des objets communi­cants, naît une nouvelle ville numérique, où il devient difficile de se perdre et de se cacher.

par Marie Lechner

Ce matin-là, le mobile de Corinne, qui lui sert habituellement de réveil, a sonné une demi-heure plus tôt que de coutume. Un e-mail l’informe d’un accident sur sa ligne de métro qui risque de la retarder. L’alerte provient d’un service du type « Clever Commute » qui publie en temps réel les messages des utilisateurs des transports publics. Le temps s’annonce clément, Corinne opte pour le vélo. Un tantinet asthmatique, elle vérifie le niveau de pollution le long de son trajet sur le site de mesure participative de la qualité de l’air « la Montre verte ». Tout va bien. Elle consulte ensuite « unvelovite.com », qui lui donne le nom des bornes les plus proches, les vélos disponibles et l’itinéraire pour s’y rendre.

Chemin faisant, elle profite d’un feu rouge pour se renseigner sur l’étrange bâtiment qui abrite un nouveau centre d’art. Elle braque son mobile en mode caméra vers la façade. Sur la vue du bâtiment, se surimposent des informations géoréférencées, puisées dans Wikipédia, via le guide de voyage en réalité augmenté Wikitude. L’immeuble est une ancienne manufacture. Plus loin, au cinquième étage d’un immeuble hausmannien, c’est un panneau « A vendre » qui l’interpelle. Le mobile identifie l’appartement et affiche les photos du logement et son prix, informations indexées sur une carte en ligne compilant les annonces immobilières…

Arrivée plus tôt que prévu, Corinne a le temps de prendre un café près de son nouveau lieu de travail. Elle n’a pas encore ses habitudes dans le quartier et consulte la liste des bars à proximité sur un de ses guides communautaires préférés (Qype, Yelp ou le service de cartographie collaborative dismoiou.fr). Le service, qui a localisé Corinne ou plutôt son mobile, lui suggère quatre adresses recommandées par les usagers. Elle opte pour un café solidaire. A peine installée, elle découvre qu’un de ses collègues est dans son périmètre, grâce à une des applications « find your friend » (Loopt ou Latitude) qui permettent de localiser en temps réel les membres de son réseau. L’envoi d’un SMS l’invitant à la rejoindre est superflu. Averti de sa présence, le voilà qui arrive…

Une matinée de science-fiction  ? Pas du tout. La plupart des services évoqués dans ce scénario inspiré du livre la Ville 2.0 complexe… et familière, de Fabien Eychenne, existent déjà, en France ou ailleurs, et les autres sont en développement. Tous travaillent à l’émergence d’une ville hybride où monde physique et numérique convergent, modifiant profondément non seulement le rapport des citadins à leur cité, mais des citadins entre eux. Cette révolution sera au cœur de l’événement Futur en Seine qui débutera à Paris le 29 mai.

Depuis l’apparition de Google Maps en 2005, les internautes sont de plus en plus nombreux à annoter leur territoire, repérer sur une carte les points d’accès Wifi, les meilleurs restaurants de la ville, décrire les lieux où sortir… Avec la généralisation de la géolocalisation (en 2010, 50 % des mobiles Nokia auront un GPS) et des réseaux sans fil, il sera de plus en plus simple d’extraire et d’insérer de l’information en temps réel presque partout dans le tissu urbain.

L’espace urbain physique se double ainsi d’une couche informationnelle invisible, mais accessible grâce au mobile qui devient la télécommande de la ville de demain. Le téléphone portable n’est que l’un des nombreux objets communicants qui se sont diffusés dans la vie urbaine  : capteurs de pollution, de trafic, puces RFID (Radio Frequency Identification) installées sur les arbres et les services de partage de vélos, caméra de surveillance dans les rues, appareils d’enregistrement de données biométriques… Tous ces objets échangent des informations, produisant des nuages de données nouvelles dont le potentiel commence tout juste à être exploré par les chercheurs. « Le numérique va changer les villes de manière plus profonde que ne l’a fait la révolution industrielle. Pas tant leur aspect physique que la vie urbaine, les comportements », estime Carlo Ratti, du Senseable City Lab, au MIT (Massachussets Institute of Technology). Ce laboratoire, qui tente d’imaginer cette future vie urbaine, s’applique à représenter ces flux de données et à en extraire du sens. Ainsi dans leur projet Real Time Rome, les chercheurs américains ont visualisé en temps réel sur une carte de la capitale l’activité des téléphones mobiles, bus et taxis… le soir de la Coupe du monde de football de 2006. « Pour les planificateurs urbains, un tel service permettrait de fluidifier le transport public, envoyer plus de bus dans les endroits où il ya de fortes densités de gens. Et le citadin pourrait savoir quels sont les endroits animés de la ville. »

Cartographie de l’activité cellulaire lors du Real Time Rome - DR

En 2007, WikiCity Rome, une extension du projet, a permis d’observer le pouls urbain à l’occasion de la Nuit blanche. L’activité des mobiles, associés aux informations bloguées en direct par les journalistes de la Repubblica, était projetée sur grand écran à Rome, permettant aux habitants de repérer les concentrations de visiteurs et de choisir leur destination en fonction. « La prochaine étape, c’est de rendre cette information accessible en temps réel sur le Net et le mobile. Nous y pensons pour Singapour », dit Carlo Ratti.

En France, Urbanmobs.fr d’Orange Labs propose le même type de visualisation, montrant comment six villes européennes s’animent à l’occasion d’événements populaires. « En 2007, il y a eu deux chiffres importants. La moitié de l’humanité vit dans les villes, et la moitié a un téléphone mobile », relève Christophe Aguiton, chercheur à Orange Labs, division Recherche et développement du premier opérateur téléphonique français, qui s’enthousiasme sur le potentiel de ce « nouveau type de carte vivante ». Et quid de la vie privée des usagers géolocalisés, dans cette ville hypertextualisée  ? « Les données sont anonymisées, assure Christophe Aguiton, on ne s’intéresse qu’aux phénomènes globaux. » Ce n’est pas le cas de la start-up américaine Sense Networks qui a fait de la géolocalisation des porteurs de mobiles un service à vocation commerciale, Citysense, disponible à San Francisco et bientôt à New York, comme le rapportait Business Week le 1er mars. L’utilisateur peut connaître en temps réel les concentrations de noctambules grâce à cette application pour mobile enrichie des informations du guide communautaire Yelp. Mais en échange, il accepte d’être tracé. Pour l’instant, Citysense se contente de dire « où tout le monde est » mais bientôt, promet-il, il dira « où sont les gens qui me ressemblent ». Comment  ? Sense Networks suit les tribulations de près de 4 millions d’utilisateurs de mobile tracés par GPS, par les antennes GSM qui captent leur signal, ou par des réseaux locaux de Wifi qui détectent leur présence.

Après quelques semaines d’observation, tel ou tel « point » (un usager) est associé à une tribu de gens dont le comportement est similaire, par exemple celle des « barflies », ces fidèles à un établissement qui rentrent à heure fixe. Les utilisateurs ne sont que des points se déplaçant sur une carte, mais ces traces s’avèrent riches d’enseignements, notamment pour un marketing très ciblé.

Dans cette ville « transparente », « y aura-t-il encore un espace pour l’invisibilité, fondamentale pour la démocratie comme l’est l’isoloir », s’inquiète Konrad Becker, organisateur de World information, conférence internationale autour des questions de « l’in/visibilité, de l’accès et du zonage urbain ». Le théoricien entrevoit une « software city » où « les nouvelles architectures de contrôle ne sont plus des remparts ou des murailles, mais des algorithmes, des satellites et des systèmes de traçage électronique. »

Paru dans Libération du 27 mai 2009

http://www.ecrans.fr/Liaisons-urbaines,7323.html

Euuuh...

J'ai plus de GSM...

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Message  Mind Matter Jeu 28 Mai - 11:53

C'est assez comique,...

Fini les 5 à 7 pour tous les possesseurs de mobiles,....
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Message  luxembored Jeu 28 Mai - 12:54

J'suis bien content de ne toujours pas avoir de téléphone portable ........

Je suis le seul avec moi même que je connais qui n'a pas de mobile

Je me félicites

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